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Kunming, là où les langues se délient

Jours 47 à 49


Après presque trois semaines en Chine sur la route, et près de 5000 km parcourus en bus ou en train, c'est à Kunming dans le Yunnan que nous passons notre avant-dernière étape pour visiter la forêt de pierres de Shilin. Les températures hivernales, les distances entre les sites et nos dates de visa pour le Viêtnam nous poussent dehors un peu plus tôt que prévu, à la fois avec regret et soulagement. Avec regret, car il y a encore beaucoup de choses que nous voulions faire et voir. Avec soulagement, car la Chine et ses coutumes sont parfois impossibles. La Chine que nous avons vue est le plus souvent défigurée par les carrières, la déforestation, les ponts, les grandes agglomérations. Nous avions espoir avant Yangshuo de laisser tout cela derrière nous mais cela semble être une constante. Les petits villages sont rares. Les sites naturels, entourés de ville de plusieurs centaines de milliers d'habitants, sont largement "Disneylandisés" (sentiers bétonnés, navettes, guichets, tourniquets et panneaux lumineux). La pollution de l'air, visuelle et sonore est omniprésente. Bref, l'écologie en Chine est un vain mot. L'aventure chinoise est aussi un jeu éprouvant de patience où faire preuve de discernement devient parfois bien difficile. Les chinois étant individualistes, des séquelles de l'enfant unique peut-être, ils n'ont pas les mêmes règles de comportement vis-à-vis des autres. Ici les bonnes manières sont ailleurs. Il n'est pas rare de se faire piétiner pour une place dans le bus, de se faire doubler dans une file d'attente, d'être réveillé au milieu de la nuit par une discussion animée dans un dortoir commun ou dans un train, ou d'être incommodé au restaurant par des bruits gutturaux (quand ils ne viennent que de la gorge c'est une chance....). Alors on s'énerve, on bataille, on s'obstine et parfois la chance nous sourit et met sur notre route des hommes et des femmes d'une gentillesse incroyable, prêts à tout pour nous aider. Grâce à eux on refait le plein de patience et on retrouve l'indulgence qu'un voyageur devrait avoir.


Comme d'habitude on a fait quelques photos, comme d'habitude elles mentent peu. Les lignes à hautes tensions qui quadrillent le pays sont évitées, les infrastructures touristiques sont ignorées, les foules de chinois sont occultées ; une version un peu édulcorée de la Chine en somme.


A l'heure où nous vous écrivons nous venons d'arriver dans la région de Yuanyang, à la frontière du Viêtnam, notre dernière étape chinoise. Ici vivent les Hani, l'une des 55 minorités ethniques du Yunnan, cultivant le riz en terrasse. On espère que la région nous fera regretter ces dernières lignes. A suivre...


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