Jours 147 à 149
Nous en avions parlé il y a deux articles de cela, l'Indonésie perchée sur la ceinture de feu est le théâtre de diverses manifestations géologiques. Bien que certaines aient des issues plus dramatiques que d'autres, la plupart restent un spectacle fascinant auquel nous avons pu assister. Nous nous sommes donc rendues vers les deux volcans les plus connus et encore en activité de l'île de Java : le Bromo et le Kawah Ijen.
Le premier est accompagné d'un complexe de cinq stratovolcans de types explosifs appelé Tengger et est entouré d'une caldeira (ici une mer de sable gris) donnant un aspect lunaire au site. Le Bromo et le Semeru crachent respectivement en continu et toutes les demie-heures un panache de cendres volcaniques. Il est de rigueur d'aller admirer le lever de soleil au dessus des volcans. Pour ça, départ à 3 heures du matin, lampes frontales vissées sur la tête, ça grimpe, ça caille mais le show javanais est au rendez-vous. Après le lever de soleil, rendez-vous sur la crête du Bromo pour admirer 200 mètres plus bas le coeur du cratère!
Le deuxième est encore plus impressionnant. Cette fois-ci, départ à 1h30 du matin et le masque à gaz s'invite à l'ascension. Ici on monte pour redescendre. Rendez-vous au centre du cratère sur les rives de son lac acide (pH 0,2!!) pour admirer les célèbres flammes bleues. En bas du cratère, des fumerolles rejètent des vapeurs de souffre qui, au contact de l'air, s'enflamment prenant une couleur bleue la nuit. En dehors des touristes, le cratère est surtout fréquenté par des mineurs, qui exploitent le souffre à l'état solide. Des canalisations rendant la production plus importante ont été installées au niveau des fumerolles, accélérant la cristallisation du souffre préalablement liquéfié au contact de l'air. Un vrai cours de chimie et d'humanité. Le travail des mineurs est surement l'un des plus durs et dangereux au monde : les hommes descendent dans le cratère (600 mètres de dénivelé positif sur 5km) sans masque et sans aucun type de protection deux à trois fois par 24h pour remonter, à chaque fois, entre 80 et 100 kilos de minerais dans des paniers en bambou. Chaque kilo de souffre remonté leur rapporte l'équivalent de 0,05 euros...